2950 Rousseau au Pic du Midi

 

ASTEROÏDE (2950) ROUSSEAU

 

Un de mes plaisirs en astronomie est de faire les occultations d'étoiles par des astéroïdes. Pour eviter les recherches fastidieuses des prochaines occultations, il existe un logiciel qui permet de faire ces prévisions : OCCULT WATCHER

Le 25 septembre 2010, l'astéroïde (12095) PINEL devait occulter une étoile. Rien d'exceptionnel. Aprés discussion des prochaines occultations avec mon ami Maurice Audejean, nous nous interrogeons sur la raison du nom de cet astéroïde. En effet, nous connaissons un ami astronome portant ce nom et habitant non loin de Chinon. Serait se en son honneur que le nom PINEL aurait été attribué à 12095 ? Peux être. En effet il est courant que les découveurs d'astéroides donnent le nom à un ami astronome.  Mais aussi à des personnalités connue, et à notre connaissance nous ne connaissons aucunes avec ce nom.

Intrigué, je me mis à la recherche.

J'ai trouvé rapidement l'origine de l'appellation sur le site du JPL de la Nasa. Il ne s'agit pas de la personne de notre connaissance, mais de Philippe PINEL, un médecin psychiatrique du XVIII éme siécles. Je fais part de cette information à mon ami. 

Bien entendu, nous aurions pu en rester là, mais une pulsion narcisique me fît regarder s'il existait un astéroide avec mon nom (Et Maurice fit de même !) Si l'astéroide Audejean reste à nommer, l'astéroide Rousseau existe déjà.

Cette astéroide 2950 a été découvert le 9 novembre 1974 par l'astronome suisse Paul Wild à l'observatoire de Zimmerwald. Aucune information n'a été donné de la raison pour laquel Paul Wild à nommer cet astéroide "Rousseau". Si j'ai pensé dans un premier temps à Jean-Jacques Rousseau, Maurice a pensé à Pierre Rousseau ?
- Qui ?
- Pierre Rousseau !
- Connait pas...

Il m'a apprit que Pierre Rousseau était un écrivain vulgarisateur scientifique, qui a écrit de nombreux livres sur l'astronomie. Son plus gros succés a été "Jean François astronome". J'ai donc acheté ce livre (qui est trés couteux à l'occassion). il raconte la vie d'un adolescent en vacances, à qui Pierre Rousseau apprend les rudiments de l'astronomie. Cette histoire est trés bien écrite et ce livre fait un exellent support pour apprendre les bases de l'astronomie encore aujourd'hui. De plus cette histoire se passe à Montbazon, en indre et loire à une 50Km de Chinon ! (C'est en fait le lieu de naissance de Pierre Rousseau).

Alors 2950, c'est en hommage à Pierre Rousseau ou Jean-Jacques Rousseau ?

J'ai donc écrit au  Docteur Professeur Verdun Andreas, historien en astronomie à l'observatoire de Genéve, qui me répondit ceci :

 Dear Mr. Rousseau

Prof. Paul Wild, born in 1925, is now living in a nursing home because he is suffering from Parkinson-Alzheimer and thus no more able neither to remember nor to express the stories of his discoveries and naming motivations.
He named a lot of his minor planets after great men of Switzerland, e.g., Henri Guisan (1960), Henri Dufour (1961), and Henri Dunant (1962). This is why he named also the minor planet No. 2950, discovered on November 9, 1974, in honor of Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), citizen of Geneva and great moralist, whose ideas proved highly influential in inspiring the French Revolution.
You may find a short dedication in the "Dictionary of Minor Planets", edited by Lutz D. Schmadel and published by Springer (pp. 384-385 of the fourth edition of 1999). Unfortunately Paul Wild did not record his ideas concerning the naming of minor planets although many of his namings are connected with (in most cases anecdotic and interesting) stories originating from personal experiences in the context of his observations.
There are, consequently, no documents from Paul Wild preserved in our Archive containing hints and motivations to naming the minor planet 2950 "Rousseau".

With kind regards,

Andreas Verdun

 Je pensais que jamais nous ne serions si Paul Wild avait nommé cet astéroide en hommage à Jean-Jacques Rousseau, même s'il y avait de forte suspicion.

Entre temps j'avais décidé de faire la courbe de lumiére de cet astéroide (qui n'a jamais été faite à ma connaissance). Malheureusement il est de trop faible magnitude pour être réaliser avec un simple télescope d'amateur. J'ai donc entrepris de me rendre au T60 du Pic du Midi.

C'est Raoul Brehend qui m'apporta définitivement la réponse à ma question en février 2012. La nomination de cet astéroïde ayant fait l'objet du circulaire MPC le 1 septembre 1993. Il y est décrit la raison de son appelation, et c'est bien en l'honneur Jean-Jacques Rousseau.
Voici l'extrait de la circulaire en question :

 


 

T60 PIC du MIDI Semaine 03 2012

 

Les meilleurs conditions d'observation pour l'astéroide correspondait au mois de Janvier 2012. J'avais par le passé deux fois loupé l'occasion de monter au Pic, cette fois ci était la bonne.

Je me rendis avec mon ami Marc Durey au T60, la semaine 03 en 2012.

 

Marc a tenu à jour une page internet de notre séjour que vous pouvez consulter à cette adresse.

http://www.astrosurf.com/durey/pic/

 

 

Malheureusement, les mesures au Pic non pas suffient et j'ai dû continuer avec mon modeste télescope. Trés limite un 250mm pour faire une courbe de lumiére d'un astéroide de magnitude 15 !

 

Vous pouvez voir la derniére courbe de lumiére de l'astéroide mis en forme par Raoul Brehend à cette page

http://obswww.unige.ch/~behrend/page4cou.html#002950

La prochaine fois que cet astéroide passera en desous de la magnitude de 15 est en septembre 2015...et la hauteur de son passage au méridien ne sera que de 17° à notre l'attitude. Il faudra donc j'aille à une latittude plus basse, aux canaries à LA PALMA  par exemple !!!

 Le pic vu depuis l'autoroute A64 de Tarbes

Vu du Pic depuis la montée de la Mongie

La cabine qui arrive pour nous monter

Les bagages de la benne technique

Arrivée dans la salle de commande du T60
accueilli par Maurice qui est au coronographe

Salle de commande du coronographe

La coupole du coronographe, avec la coupole de Charvin au fond

La coupole de Charvin pour le public de nuit

La "table" de la coupole Charvin avec un 16 pouces
François, animateur à la ferme des étoiles qui accueille le public de nuit

La coupole du T6O au premier plan avec la coupole du 1m en hauteur

Vue des coupoles du musée depuis le chemin de ronde du JBL de 2m 

Coté Ouest

La bréche de Roland au Sud

Coté Nord.
On distingue Bagnére de Bigorre et Tarbes (la nuit aussi !!!)

Le lac d'oncet qui alimente le Pic en eau 
On la retrouve dans les fontaines d'eau potable
Aprés traitement bien entendu...

Coté Nord on évacue les eaux usées. Aprés épuration

Y en a qui doivent pas voir le soleil !

Un magnifique couché de soleil avec une mer de nuage

On tente de faire des images grands champs, sans succés

La salle de commande du T60

Le T60

Le secteur. Pas plus de 3 heures d'entrainement...

Le nouvel entainement fait par l'école de Tarbes. no comment...

La manette d'embrayage de l'AD

Le codeur DEC

Le rattrapage DEC

La limite de rattrapage. Jamais atteint avec nous

Le moteur de la coupole

Le journal de bord en fin de mission

Quand on parle du Pic on s'attend à trouver du matériel de pointe. Il n'en ai rien. Il reigne comme une ambiance du passé. On est sur une technologie du passé. Sans GOTO. Heureusement les codeurs sont là est fonctionne trés bien.

Si le Pic a été un fleuron de l'astronomie, aujourd'hui que reste il ? Certaines coupoles sont là pour le décors (pour le musée). Le T55 n'est plus. Le lunette Jean Rösch bouge par moment et on se demande si un fantome est passé par là. Personne ne s'est vraiment qui s'en sert et si elle sert...la coupole charvin ne sert qu'au grand public (même les tehniciens ne peuvent y accéder sans demander l'autorisation).
Le T1, le T60 et le corongraphe ne servent que pour les amateurs et quelques rares professionnelles (qu'en restera t il à leur départ en retraite ?) et ceci en faut il vraiment la chandelle ?

Reste le 2 métres qui est vraiment réservé à un niveau professionnel de haut niveau, qui bénéficie d'un soutien de la communauté scientifique et le coronographe d'un mécéne.

Depuis le réaménagement, j'ai le sentiment qu'auparavant ce lieu était réservé au astronome et que le public était toléré. Maintenant j'ai le sentiement que le lieu est réservé au public et que les astronomes sont tolérés.
La lumiére est omnie présente sur le site. J'ai passé beaucoup de temps à raler aprés les lumiéres allumées. Des salles sans rideaux pour les repas des "produits nuits" (comprenez public venu se restaurer à 2870m de nuit), des rideaux qui sont programmés pour se fermer qu'à 22H30 ! ou des fenetres de couloirs sans rideaux. Un sentiment que l'on ne partage pas la même finalités. Et pourtant je sais qu'il a eu beaucoup de progrés, mais j'ai l'amer sentiment d'être passer pour un emmerdeur.

Pourtant le lieu est exceptionnel : la vue, nos forces et neurons aux ralentis (30% d'oxygéne en moins), un sentiment de domination, une qualité du ciel excellente (magnitude 6,5 à l'oeil nu en milieu de nuit). Si j'ai envi d'y retourner ? Oui sans hésiter.

Je pense qu'il est nécessaire de maintenir un tel lieu sur le territoire français. D'autres mécénes seraient les bienvenus.

Je tiens à remercier Marc qui a bien voulu m'accompagner, et Arnaud pour avoir défendu notre canditature. L'équipe du coro, du T1 et les techniciens (Antoine et Philippe) pour l'accueil. Mon épouse qui a du gérer 3 enfants ayant la gastro( assitée par les grand-parents qui sont venus à son secours). J'aimerai aussi ramener une vérité : la bouffe du resto est trés bonne...

Le 27/02/2012